Trop tard pour se révolter…?

Le jour se lève,

on pense boulot,

on s’ dit qu’il est trop tôt,

trop tôt pour crever,

et pourtant on se lève,

mal au cerveau,

on plie l’échine,

et pourtant on se lève.

Des dettes à en pleurer,

des tumeurs qui pointent avant l’heure,

une douleur dans le ciboulot,

c’est le banquier qui vous a téléphoné plus tôt.

On se dit que demain ce sera la même,

on aime pourtant notre boulot,

mais pas à en crever de si tôt !

La peine qu’on traine,

elle se calcule pas,

se monnaye pas,

pour sur on se ferait notre beurre,

si on pouvait la refiler.

Mais partout elle est la même,

et chacun-e la traine.

Pourquoi parler de soi

quand soi est la norme ?

Piégé, ficelé, ligoté

purée, plutôt mis à mort oui !

Il est trop tôt pour crever,

et pourtant je dois me lever,

endurer, se dire que ce sera la dernière journée.

Se prendre à rêver,

on ne peut plus, on n’arrive qu’à s’imaginer une fin bien méritée,

et comme on est déjà mort et enterrée,

on se prend à rêver d’un bon caveau bien chauffé,

où on pourra enfin se reposer…

pt’être trop tard pour se révolter…